lundi 2 avril 2007

printemps des poètes

A paris 8 en mars dernier…

Les étudiants français sous la direction de Catherine Monnot ont réalisés une présentation du projet le 13 mars 2007 en ouverture du printemps des poètes à l’université de Paris VIII



Cool Slideshows

Premier semestre

D’octobre 06 à janvier 07
Dans le cadre du cours apprendre l’italien (Catherine Monnot et Stéphane Miglierina) des étudiants de Paris 8 ont découvert l’italien par le langage des planches à travers le texte d’Eduardo De Filippo.



Cool Slideshows

NOS OBJECTIFS :


-Favoriser la mobilité et la confrontation d’expériences d’un pays à l’autre.

-Faire un pont entre les jeunes talents des universités et les professionnels du Spectacle Vivant, en créant les moyens d’une collaboration effective, en vue de leur professionnalisation.


-Mettre en avant la création et la production théâtrales existant au sein des Universités, et les aider à inaugurer la mise en place d’un Master Européen de la Recherche et de la Réalisation -Théâtrales .


-Créer un spectacle en deux langues, française et italienne, qui interroge le théâtre d’aujourd’hui, privilégiant le besoin de direct et dont la réception diffère selon le public auquel il s’adresse, Français, Italien ou Belge, le diffuser en restant fidèle à l’appellation française de " Théâtre, Spectacle Vivant ".

la compagnie polygène

La Compagnie POLYGENE

Créée en 1968, la compagnie Polygène s’est nourrie du talent de nombreux compositeurs et auteurs interprètes qui l’ont fait naître : Françoise Decaux, Vanina Michel, Didier Massein, Jean Marie Senia, J. Debronckard," scénographiés " par André Acquart. Auteurs célèbres (Max Frisch, Strindberg, Saint Exupéry...), sans oublier ses propres écritures, faites de théâtre et de musique.
Après des débuts dans des cafés-théâtres parisiens, la compagnie Polygène s’est illustrée dans plusieurs créations à la Maison de la Culture de Bourges, au Théâtre de Meylan, d’Ivry, au Théâtre Ouvert de Lucien Attoun, au Théâtre du Soleil, au Théâtre d’Aubervilliers ainsi que dans des festivals dont la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, et le Off d’Avignon 2005 aux Ateliers d’Amphoux.,
Pour organiser ensuite des tournées à l’étranger : Naples, Tabarka, Caracas, Vilnius, pour ne citer que les plus marquantes. Puis en 89 une expérience unique d’échanges d’écriture et de Théâtre avec la Lituanie : les écritures conjuguent aussi les langues.

A paris VIII

La C° Polygène à l’Université

Depuis ses débuts, La Compagnie Polygène, soutenue par le Ministère de la Culture (aide au projet, aide aux jeunes compagnies, aide à la création, Adami et parfois par le conseil général de Saint Denis, a participé à des évènements suscités par l’université :
Le Théâtre à la Carte, spectacle d’improvisation de Catherine Monnot, créé à Vincennes en 76, qui nous a valu par la suite la rencontre en 81 avec la L.N.I., d’où la création de la Ligue d’Improvisation Française
89 " Viengt’en à Vincennes ou les Bannières de Mai ", comédie chorale de Catherine Monnot, Didier Massein, Vanina Michel, commande de l’Université de Paris 8, pour les 20 ans de Vincennes. Représentations au Théâtre du Soleil, avec une scénographie d’André Acquart,
91 " La Reine Christine " dont nous avons fait un film intitulé " la Lituanie vue par Strindberg ", conçu et réalisé par C. Monnot et Luis Statkus- (Prix Culture Action)
2000 " Les Filles de l’Enfer "d’après une féérie romantique du 19° siècle,écriture et réalisation de Catherine Monnot, musique de Didier Massein. Avec 40 jeunes acteurs de Paris 8, tous chanteurs ,
2003 " Mais qu’est-ce qu’on fait du violoncelle " de M. Visniec pour Le Printemps des Poètes, organisé par le CICEP, avec des interprètes nés en France, Algérie, Russie à Taiwan et au Japon

Les participants

Les participants du projet :
La Compagnie Polygène : organisation,apport logistique, soutien financier et artistique
(Adaptation, Scénographie, Lumières, Composition musicale).

Les Universités
Université Paris 8 (accueil des répétitions et spectacle), UFR arts ( théâtre)
Université de Bologne (accueil du spectacle et de séminaires)
Université Libre de Bruxelles (accueil du spectacle et de séminaires)
Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse et Festival d’Avignon (accueil du spectacle et colloques)
Les intervenants professionnels sur le projet artistique :
Conception et adaptation : Catherine Monnot
Scénographie : André Acquart
Création lumières : Zoé Narcy
Musicien : Didier Massein
Réalisation : Claudio Longhi, Stéphane Miglierina,
Catherine Monnot
Tournage : réalisation :Françoise Decaux, chef opérateur Laurent Wittmer

Les intervenants des rencontres, des universitaires reconnus : (Bologne/ ULB/ Paris 8/Avignon)
Dramaturgie : J.M.Thomasseau (Paris 8)
Françoise Decroisette (Paris 8)
Claudio Meldolesi (Bologne)
Paola Ranzini (Avignon)
Edoardo Esposito (Avignon)
Public européen, (Festival, management et montage de production)
Emmanuel Ethis (Avignon)
Anne-Marie Autissier (Paris 8)
Mireille Azzoug (Paris 8)
André Helbo (ULB)

Paysage culturel italien, français belge :
Philippe Henry (Paris 8)
Claudio Longhi (Bologne)
Catherine Bouko (ULB)

LES ACTEURS : 30 étudiants
7 acteurs de langue française,
7 acteurs de langue italienne,
6 étudiants en scénographie (décor, accessoire et costumes)
1 assistant metteur en scène (étudiant de Paris VIII)

L’ADAPTATION

L’ADAPTATION : une double partition en français et en italien


ELLE apparaît, telle la Statue du Commandeur, portant le rideau rouge des Théâtres. Sur le plateau des panières renversées, celles de Compagnies, italienne, française ou belge. Sont-ils les nouveaux héritiers d’un nomadisme culturel, avides d’images qui les portent à mieux discerner le vrai du faux, le passé et le présent, la fantaisie et le virtuel, le rêve ou le besoin ?
Car nous sommes au Théâtre, le Pays des Illusions. Le vent souffle, les lumières s’allument… méditerranéennes.
Et la Crise du Théâtre ? Une Utopie ? Elle chante un blues, ..le piano l’accompagne.

Dans une petite Préfecture désertée de l’Italie du Sud, tous se retrouvent. Une Délégation envoyée par Bruxelles, vient de s’y installer, chaises empilées, dossiers ; on s’affaire. Et chacun de vouloir se montrer pour faire reconnaître ses droits, échapper aux dénonciations, à l’escroquerie, à la misère : un médecin, un curé, une institutrice, un pharmacien…
Leur faudra-t-il s’inventer de nouvelles ruses et les barrières du langage mettront-elles un frein à leur révolte à moins que ces Compagnies rassemblées ne s’improvisent, comme de nouveaux Médiateurs ?
Car Eduardo de Filippo jette aussi le trouble. Sont-ils vrai ou faux, de simples citoyens voyageant ou pas, témoins ou acteurs s’inventant des personnages, de nouveaux " porte-parole ", défiant les mots et les maux, se riant de coutumes obsolètes ? Nécessité, besoin, répétition à l’italienne, chœurs pour scander les nouvelles sonorités, dédoublement, bouffons, grotesque, distanciation, pancartes, ils revisitent ensemble toutes les panoplies, commedia dell’arte et théâtre épique.

La pièce se termine dans un train. Un dernier tête-à-tête : La Politique ? Et le Théâtre… Car ils sont là, face à face, un Représentant, cette fois, celui de tous les Théâtres , une dernière rencontre imprévue mais à coup sûr européenne, et celui de tous ces Délégués Européens,cherchant une issue à la crise, se balançant encore et toujours des répliques, théâtrales.
Colère passant par celles d’intermittents, venus défendre un théâtre qui privilégie la diversité des mots et des sens, l’émotion plutôt que le plaisir, l’action plutôt que le loisir, l’échange et non la marchandise.
Le train s’arrête ; ils sont à Bruxelles. Et le Chef de Gare d’apparaître ; on l’entend par haut-parleur, la voix fortement marquée par un accent, belge bien sûr.
On le reconnaît , c’est ELLE.
Est- ce un Rêve ? Ils sont vendeurs de journaux, parlent d’un spectacle qui se joue… Est-ce la fin d’une représentation ?


" Tu che sei un Uomo di Spettacolo, INTERVIENI ! "

Eduardo De Filippo

Eduardo De Filippo ( Naples 1900- Rome 1984)

photo extraite de http://www.teatro.org/grandi/eduardo_de_filippo/Biografia_eduardo_de_filippo.asp




Auteur dramatique, acteur et metteur en scéne souvent comparé à Molière, Eduardo De Filippo est- avec Pirandello- un des plus grands dramaturges italiens. Il traverse tout le vingtième siècle et s'auto-défini comme napolitain - citoyen du monde. Il est formé à l'école de l'auteur Eduardo de Scarpetta, dont il est le fils.


En 1930 sa propre compagnie voit le jour, fondée avec son frère et sa soeur, ils joueront principalement les pièces d'Eduardo pendant les quinzes premières années. A la fin de la guerre, la renommée de la troupe s'étend au dela des frontières italiennes, et les pièces d'Eduardo sont jouées partout dans le monde.


Il participe au festival de Paris en 1956 pour présenter Sacré fantome (Questi fantasmi), qu'il montera plus tard aussi au Vieux-Colombier en version française.


Jusqu'à la fin il jouera, tournera et mettra en scène. Même s' il fût considéré comme un grand acteur, son talent d'ecrivain portera ombrage à son talent de comédien. On pense même qu'il sera difficile de jouer Eduardo sans lui. Heureusement, ses pièces sont montées ailleurs avec succés ... comme La Grande Magie mis en scène pas Strehler au Piccolo Teatro à Milan en 1985...


Il ne parraitra plus en France apres ses succés des années 1950.





Les pièces datants d'avant la seconde Guerre Mondiale sont regroupées dans Cantate des jours pairs (Cantata dei giorni pari) qui comprend 17 comédies. Aprés la Guerre, De Filippo portera un regard plus sombre, plus amer, écrira 24 autres pièces regroupées dans un second volume, Cantate des jours impairs. Les pièces de ce dernier recueil ont toutes été crées par sa compagnie et filmées pour la télévision.





Son oeuvre s'inscrit dans la tradition du théâtre populaire, il puise à Naples les sujets de ses pièces plaçant ses créations dans un univers géographique et culturel réel, fabriquant des personnages universels, des types. Il observe avec attention la société, les gens du peuples, les citoyens de Naples, ville qui est pour lui la métaphore du monde, et les intègre à ses pièces. comiques. Il s'efforce de dénoncer les malaises de la société Napolitaine à travers ses petites intrigres dans lesquelles passe le souffle de la grande Histoire.





En 1960, De Filippo dénonce le problème de La camorra alors renaissante à Naples dans Antonio Barracano ( Il sindaco del Rione Sanità) ainsi que de la justice parrallèle.


De Filippo a une vision de la société très sombre voire noire qui le devient encore plus dans Le contrat ( Il contrato, 1967) où un escroc fantastique et un cynique arrivent à dévoiler l'hypocrisie de ses congénères.


Gli esami non finiscono mai ( les examens ne finissent jamais, 1974) dernière pièce d'Eduardo de Filippo nous offre un protagoniste continuellement en butte aux attaques de ses amis et de ses proches ; c'est à ce moment que la question du divorce divise l'Italie et que De Filippo dénonce dans sa pièce le mariage quand il n'est qu'une association d'intérêts. Ce personnage central finit par se soumettre au silence, il mourra et suivra ses propres funérailles.


Ce thème de la mort est central et récurrent dans l'écriture de De Filippo, qu'il s'agisse de faits réels ou imaginaires, leurs présences apportent une atmosphère surréaliste.





Les textes d'Eduardo sont écrits de temps à autres en un dialecte napolitain imagé et poétique ou en italien, ces deux langues se mêlent souvent à l'intérieur d'une même pièce accentuant l'effet cocasse.Cependant sous sa verve comique se cache un profond pessimisme.


Eduardo ce portraitiste napolitain, omnibulé par l' injustice et la misère passe au peigne fin sa société contemporaine. A travers les avatars et viscissitudes des personnages "Filippéens" il arrive à créer un e véritable comédie humaine.