lundi 2 avril 2007

Eduardo De Filippo

Eduardo De Filippo ( Naples 1900- Rome 1984)

photo extraite de http://www.teatro.org/grandi/eduardo_de_filippo/Biografia_eduardo_de_filippo.asp




Auteur dramatique, acteur et metteur en scéne souvent comparé à Molière, Eduardo De Filippo est- avec Pirandello- un des plus grands dramaturges italiens. Il traverse tout le vingtième siècle et s'auto-défini comme napolitain - citoyen du monde. Il est formé à l'école de l'auteur Eduardo de Scarpetta, dont il est le fils.


En 1930 sa propre compagnie voit le jour, fondée avec son frère et sa soeur, ils joueront principalement les pièces d'Eduardo pendant les quinzes premières années. A la fin de la guerre, la renommée de la troupe s'étend au dela des frontières italiennes, et les pièces d'Eduardo sont jouées partout dans le monde.


Il participe au festival de Paris en 1956 pour présenter Sacré fantome (Questi fantasmi), qu'il montera plus tard aussi au Vieux-Colombier en version française.


Jusqu'à la fin il jouera, tournera et mettra en scène. Même s' il fût considéré comme un grand acteur, son talent d'ecrivain portera ombrage à son talent de comédien. On pense même qu'il sera difficile de jouer Eduardo sans lui. Heureusement, ses pièces sont montées ailleurs avec succés ... comme La Grande Magie mis en scène pas Strehler au Piccolo Teatro à Milan en 1985...


Il ne parraitra plus en France apres ses succés des années 1950.





Les pièces datants d'avant la seconde Guerre Mondiale sont regroupées dans Cantate des jours pairs (Cantata dei giorni pari) qui comprend 17 comédies. Aprés la Guerre, De Filippo portera un regard plus sombre, plus amer, écrira 24 autres pièces regroupées dans un second volume, Cantate des jours impairs. Les pièces de ce dernier recueil ont toutes été crées par sa compagnie et filmées pour la télévision.





Son oeuvre s'inscrit dans la tradition du théâtre populaire, il puise à Naples les sujets de ses pièces plaçant ses créations dans un univers géographique et culturel réel, fabriquant des personnages universels, des types. Il observe avec attention la société, les gens du peuples, les citoyens de Naples, ville qui est pour lui la métaphore du monde, et les intègre à ses pièces. comiques. Il s'efforce de dénoncer les malaises de la société Napolitaine à travers ses petites intrigres dans lesquelles passe le souffle de la grande Histoire.





En 1960, De Filippo dénonce le problème de La camorra alors renaissante à Naples dans Antonio Barracano ( Il sindaco del Rione Sanità) ainsi que de la justice parrallèle.


De Filippo a une vision de la société très sombre voire noire qui le devient encore plus dans Le contrat ( Il contrato, 1967) où un escroc fantastique et un cynique arrivent à dévoiler l'hypocrisie de ses congénères.


Gli esami non finiscono mai ( les examens ne finissent jamais, 1974) dernière pièce d'Eduardo de Filippo nous offre un protagoniste continuellement en butte aux attaques de ses amis et de ses proches ; c'est à ce moment que la question du divorce divise l'Italie et que De Filippo dénonce dans sa pièce le mariage quand il n'est qu'une association d'intérêts. Ce personnage central finit par se soumettre au silence, il mourra et suivra ses propres funérailles.


Ce thème de la mort est central et récurrent dans l'écriture de De Filippo, qu'il s'agisse de faits réels ou imaginaires, leurs présences apportent une atmosphère surréaliste.





Les textes d'Eduardo sont écrits de temps à autres en un dialecte napolitain imagé et poétique ou en italien, ces deux langues se mêlent souvent à l'intérieur d'une même pièce accentuant l'effet cocasse.Cependant sous sa verve comique se cache un profond pessimisme.


Eduardo ce portraitiste napolitain, omnibulé par l' injustice et la misère passe au peigne fin sa société contemporaine. A travers les avatars et viscissitudes des personnages "Filippéens" il arrive à créer un e véritable comédie humaine.

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