lundi 2 avril 2007

L’ADAPTATION

L’ADAPTATION : une double partition en français et en italien


ELLE apparaît, telle la Statue du Commandeur, portant le rideau rouge des Théâtres. Sur le plateau des panières renversées, celles de Compagnies, italienne, française ou belge. Sont-ils les nouveaux héritiers d’un nomadisme culturel, avides d’images qui les portent à mieux discerner le vrai du faux, le passé et le présent, la fantaisie et le virtuel, le rêve ou le besoin ?
Car nous sommes au Théâtre, le Pays des Illusions. Le vent souffle, les lumières s’allument… méditerranéennes.
Et la Crise du Théâtre ? Une Utopie ? Elle chante un blues, ..le piano l’accompagne.

Dans une petite Préfecture désertée de l’Italie du Sud, tous se retrouvent. Une Délégation envoyée par Bruxelles, vient de s’y installer, chaises empilées, dossiers ; on s’affaire. Et chacun de vouloir se montrer pour faire reconnaître ses droits, échapper aux dénonciations, à l’escroquerie, à la misère : un médecin, un curé, une institutrice, un pharmacien…
Leur faudra-t-il s’inventer de nouvelles ruses et les barrières du langage mettront-elles un frein à leur révolte à moins que ces Compagnies rassemblées ne s’improvisent, comme de nouveaux Médiateurs ?
Car Eduardo de Filippo jette aussi le trouble. Sont-ils vrai ou faux, de simples citoyens voyageant ou pas, témoins ou acteurs s’inventant des personnages, de nouveaux " porte-parole ", défiant les mots et les maux, se riant de coutumes obsolètes ? Nécessité, besoin, répétition à l’italienne, chœurs pour scander les nouvelles sonorités, dédoublement, bouffons, grotesque, distanciation, pancartes, ils revisitent ensemble toutes les panoplies, commedia dell’arte et théâtre épique.

La pièce se termine dans un train. Un dernier tête-à-tête : La Politique ? Et le Théâtre… Car ils sont là, face à face, un Représentant, cette fois, celui de tous les Théâtres , une dernière rencontre imprévue mais à coup sûr européenne, et celui de tous ces Délégués Européens,cherchant une issue à la crise, se balançant encore et toujours des répliques, théâtrales.
Colère passant par celles d’intermittents, venus défendre un théâtre qui privilégie la diversité des mots et des sens, l’émotion plutôt que le plaisir, l’action plutôt que le loisir, l’échange et non la marchandise.
Le train s’arrête ; ils sont à Bruxelles. Et le Chef de Gare d’apparaître ; on l’entend par haut-parleur, la voix fortement marquée par un accent, belge bien sûr.
On le reconnaît , c’est ELLE.
Est- ce un Rêve ? Ils sont vendeurs de journaux, parlent d’un spectacle qui se joue… Est-ce la fin d’une représentation ?


" Tu che sei un Uomo di Spettacolo, INTERVIENI ! "

2 commentaires:

Unknown a dit…

super boulot lilou!!Candice

Anonyme a dit…

Avinigon